BLASON ET ARMOIRIES
La représentation des armoiries et le détail du blason de notre village se trouvent dans l’armorial d’Hozier archivé à la Bibliothèque Nationale à Paris. A ce jour on ne sait ni par qui, ni pour qui, ni quand ces armoiries ont été réalisées.
Seule la légende (devise): « la Comté des habitans de Chastenoy Brignard et Dampierre » qui figure à côté des armoiries et sous le blason nous renseigne sur l’origine possible. En effet, la mention faite aux habitants de « Chastenoy, Brignard et Dampierre » nous conduit à la fille de Jeanne de Montbéliard qui reçoit en 1333, pour son mariage avec l’archiduc Albert II d’Autriche de la famille des Habsbourg : « …la presque totalité de Châtenois, une partie de Brognard et une partie de Dampierre-les-Bois ».
En 1648, le traité de Westphalie, donne au royaume de France, parmi toutes les terres cédées, celles de « Chastenoy, Brignard et Dampierre ». Le roi Louis XIV fait don de ces dernières à son parrain Mazarin qui les transmet à sa nièce la duchesse de Mazarin.
En 1768 la duchesse de Mazarin et le duc de Wurtemberg (Charles Eugène) échangent des biens. La duchesse lui cède ce qu’elle possède à « Brignard et Dampierre » tandis que le duc lui donne ses possessions à « Chastenoy ».
Ces armoiries ont-elles été réalisées pour Jeanne de Montbéliard ou ses descendants ou peut-être plus tardivement pour la duchesse de Mazarin ?
Depuis le 14 décembre 1999 une Commission Nationale d’Héraldique a été créée. Son rôle est de valider les armoiries et blasons et d’en autoriser l’utilisation. Après demande de la commune, la Direction Départementale des Archives, par courrier en date du 12 octobre 2005, confirme la conclusion de la commission de 1958 lui attribuant le blason et les armoiries figurant dans l’armorial d’Hozier. Elle autorise la commune de Châtenois-les-Forges à les utiliser, comme ci-dessous représentés.
Référence : revue municipale N° 40 janvier 2006, article d’André et Elisabeth Brunetta
L'ORGUE
L'orgue de l'église Saint Etienne fait partie des quelques instruments que les frères Verschneider, installés à Remering (Moselle), ont réalisé dans tout l'est de la France dans la deuxième moitié du 19ième siècle. D'après les experts, l'orgue de Châtenois-les-Forges est celui qui est au plus près de son état d'origine avec des transmissions mécaniques en bon état. Cette situation est le résultat d'un entretien régulier, d'un nombre limité de modifications et, fait rare, d'un nombre d'organistes très réduit au nombre de cinq pendant les 140 premières années puis 2 jeunes organistes qui se relaient depuis l'an 2000. Le fait d'avoir personnellement retrouvé toutes les archives concernant l'histoire de cet instrument depuis sa création constitue une référence nationale sur la composition musicale d'un orgue de Verschneider de 1859.
Après un peu plus de 150 ans d'utilisation hebdomadaires sans jamais défaillir, l'instrument a montré des signes de faiblesses à partir de 2005. Classé au patrimoine national des monuments historiques depuis 1980 tant pour sa mécanique que son harmonie musicale et ses boiseries décoratives, il appartient à l'Etat qui a délégué son pouvoir de surveillance et d'entretien à la commune qui elle-même s'appuie sur l'association des Amis de l'Orgue. C'est donc l'Etat représenté par la commission nationale des monuments historiques qui a décidé en décembre 2011 que cet orgue devait être restauré. L'avis donné s'appuie sur les conclusions de deux experts nationaux qui ont inspecté l'instrument indépendamment et à deux périodes différentes.
La restauration a concerné une remise en état du bon fonctionnement de l'instrument. Pour ce faire, l'orgue a été entièrement démonté et transporté dans l'atelier du facteur d'orgue à Strabourg. Les fuites d'air ont été supprimées et divers tuyaux retouchés au cours du temps. Lors du remontage, la liaison mécanique entre le clavier et l'orgue de façade a été assouplie. L'Etat proposait aussi un rapprochement du grand orgue et du positif pour que ces deux parties retrouvent leur position d'origine. Il était aussi souhaité que l'harmonie musicale de l'orgue soit reconstituée comme lors de sa construction. La commune ne s'est pas engagée dans ces deux voies à cause du coût de ces opérations.
André BRUNETTA, Adjoint chargé de l'Urbanisme et des Bâtiments COmmunaux - mai 2014.
HISTOIRE
Les sépultures mérovingiennes trouvées sur la commune sont, à ce jour, les plus anciennes traces de la présence d’une collectivité humaine sur notre territoire. Le premier écrit faisant mention de notre lieu remonte à 1098 : « Walterius presbyter de Castenaco » (Walter prêtre de Castenaco). Des moines de Lanthenans, Augustins, ont installé un prieuré et une église quelques temps avant cette date. En 1333 la succession de Renaud de Bourgogne donne Châtenois à Jeanne de Montbéliard. Par le mariage de sa fille avec l’archiduc Albert II de la famille des Habsbourg Châtenois va tomber entre les mains de la Maison d’Autriche. Des litiges entre le prieur de Châtenois et le doyen de Lanthenans conduisent le pape Eugène IV, en 1435, à séparer Châtenois de Lanthenans et à rattacher le prieuré de Châtenois à la manse capitulaire de Saint-Maimboeuf à Montbéliard.
En 1556 le comte Georges de Montbéliard impose le luthéranisme dans son Comté et saisit tous les biens de l’église catholique. Bien qu’en dehors du Comté de Montbéliard-Wurtemberg le prieuré de Châtenois, rattaché à Saint-Maimboeuf, devient propriété du comte de Montbéliard qui en touche les revenus. Châtenois restera dépendant de la Maison d’Autriche jusqu’en 1648, date du traité de Westphalie qui redonne notre village à la France. Cependant le prieuré de Châtenois et ses dépendances resteront des biens appartenant aux comtes de Montbéliard qui continueront à en toucher les revenus. Cette situation fut l’objet de nombreuses discordes jusqu’à la Révolution Française, date de la prise de possession du Comté par la France.
Pour distinguer notre village des autres Châtenois de France, le conseil municipal obtient, par décret ministériel du 14 juin 1933, que le nom devienne Châtenois-les-Forges pour rappeler l’importance historique de la métallurgie dans notre village qui repose sur la présence de fer dans certaines couches calcaires et argileuses de notre sous-sol. C’est à partir du XVIe siècle que le minerai de fer est exploité, la trace de nombreux puits dans le village et dans les bois atteste de l’importance de ce gisement. D’abord transporté à l’extérieur du village le fer sera finalement fondu dans un haut-fourneau local puis transformé dans une forge créée en 1860 mais qui cessera ses activités en 1964. L’élaboration de ressorts de haute technologie pour l’industrie automobile et les véhicules industriels ayant progressivement pris le relais.
De Castenaco (premier nom relevé dans les archives) à Châtenois puis Châtenois-les-Forges l’origine du nom de notre village reste inconnue. Aucune source historique ne permet, aujourd’hui, de donner une explication sérieuse sur l’origine de ce nom. Si la plupart des autres Châtenois de France peuvent rattacher leur nom à la présence d’un château (castellum), un camp romain ou une place forte (castrum), la présence de châtaigniers (castanea), notre Châtenois entre difficilement dans l’un de ces trois critères classiques. Notre sol n’est pas favorable au développement des châtaigniers, on ne connaît pas la présence d’un château et le camp romain, s’il a existé, était peut-être à l’emplacement de l’actuel Châtelot, le long de la voie romaine nécessairement empruntée par les moines. La piste du Châtelot (Châtenois) paraît intéressante mais l’origine de Châtenois est peut être ailleurs…Notons qu’au cours de l’histoire, dans les archives, l’accent circonflexe est souvent oublié, à tord ou à raison ? Seule l’origine exacte du nom peut justifier ce choix.
Références : livres d’Elisabeth Brunetta : « Châtenois autour de l’église » et « Châtenois et environs »